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L'imaginaire collectif

L'imaginaire collectif
  • Lire et voir en ligne les productions des écrivains et plasticiens en devenir participant au projet L'imaginaire collectif, projet réalisé par La Maison Créative au sein de l'association Eksprim et financé par le FSE.
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6 décembre 2007

La jeune fille à la photo

Il y a quelque temps, Natacha nous avait présentés une photo de Michel Vanden Eeckhoudt (ci-dessous) et nous avait invités à trouver le nom, l'âge de la petite fille et où avait bien pu être prise cette photo. Après cela nous avons eu toute la liberté d'écrire l'histoire de cette petite fille et de ce regard lancé vers nous ou n'importe qui d'autre ou n'importe quoi d'autre.

fille

Voici deux textes nés de cette aventure :

L'odeur des échanges entre terre et air, émis par les plantes qui font justement ce travail sacré et permanent, arrive jusqu’à son nez, transporté de loin par le vent. Les vents du printemps portent ce signal, un réveil pour chaque âme croissante ou sensible, entendu par les enfants et chercheurs pareils.

Que ça soit sous un ciel bleu, avec quelques nuages en Europe, ou sous le ciel rouge d'une des lunes qui orbitent autour de Jupiter, c'est pareil.  Des questions, posées par une nouvelle habitante, sur son environnent − la vie, les insectes, des oiseaux qui volent invariablement dans tous les ciels de l'univers : Qui suis-je ? Et comment ?  Une seule question, une seule quête, et qui réverbèrent sans arrêt, mais qui, au fur et à mesure, deviennent faibles avec l'âge, oubliées, couvertes des poussières et dont la force est détournée pour répondre aux besoins de la vie, la même vie qui les a provoquées.

Agathe se trouve entourée par une merveille, un mystère, et son constat est un constat qui se reproduit partout et toujours, simultanément dans un milliard des mondes.

Elle regarde son oncle qui est perdu au même instant dans le mécanisme de son appareil photographique. Le regard de cette fille, curieux, vivant, traverse l'optique de l'appareil, par des systèmes de réfraction, réflexion, focus, et numérisation, etc. et finalement tombe sur les yeux dormants de son oncle, qui clique la machine, pour capturer encore un moment ce qui devient, à cet instant, irrévocablement perdu.

John

Lisbeth sourit, et tout son visage s’éclaire avant de passer sous le rang de haies.

De l’autre côté, il y a le jour qui continue de baisser, des couleurs qui se perdent dans des nuances grises. Un moment elle se fige et contemple, à ses pieds, la fraîcheur qui lève des langues de brume sur la grande étendue. Elle s’imagine la terre prise du désir obscène et fou de lécher le ciel pour le voir frissonner. Elle bondit et dévale le talus, laisse la pente entraîner son corps. Les deux jambes plantées dans le sol pour soulager son tournis, elle reprend souffle et tourne son regard vers les teintes pourpres qui se foncent, sentant tomber en elle la rapidité de leur chute derrière la falaise. Elle se redresse, arrache un long brin d’herbe, le porte à la bouche, mâchouille un moment les fibres qui craquent ; elle fait la grimace au sentiment amer de la sève qui coule, puis recrache la tige au hasard dans l’air froid, sans se soucier de voir de quel côté elle tombera.

Lisbeth vient souvent jouer ici avec son chien. Elle sait où elle va. Elle longe le ruisseau qui serpente au bas de la colline avant de descendre vers le grand saule. Ses bottes en caoutchouc s’enfoncent dans la tourbe, son vieux pull mité et son vieux jean sale s’accrochent aux herbes hautes. Elle sent le vent monter dans son dos. Devant elle, c’est toute la lande qui se met à pencher. Le ruisseau a creusé des petites mares, quand même assez profondes pour tremper ses jambes jusqu’à mi-mollet, de quoi lui donner raison d’avoir enfilé ses bottes. Maintenant qu’elle se rapproche de l’arbre, lui revient les têtards qu’elle a pêchés ici l’été dernier, les mares évaporées n’étaient plus alors que des flaques rétrécies sous la chaleur de juillet, et maintenant elle se rappelle comment elle les a regardés s’asphyxier dans un sceau caché derrière la remise. Quand ses mains soulèvent enfin le rideau de branches nues et raides, elle lâche malgré elle un soupir soulagé.

Assise au pied du tronc, elle n’arrive pas à distinguer si c’est de froid, de peur ou d’excitation qu’elle tremble. Elle renifle, essuie un peu de morve avec sa manche. Elle s’allonge sur la terre et, fermant les yeux, envahie par une chaleur inattendue, inexplicable et apaisante, elle éprouve une sensation troublante de gonflement et de dégonflement sous elle, au rythme de sa respiration. Le ciel s’assombrit et des étoiles apparaissent au-dessus d’elle, pareilles à couronne de perle aux reflets chatoyants ; elle se croit un instant coiffée de ce diadème au contact de quelques feuilles emmêlées à ses cheveux. Confusément, elle voit des ombres se dessiner dans l’ombre autour d’elle, dansantes, furtives, avec des glissements en bruits de branches. Il lui semble reconnaître des rires, des chants, des appels. Les mots d’abord inaudibles, comme donnés un court instant mais aussitôt repris et confisqués par le vent, se font de plus en plus charnels. Précis, nets, coupants, elle les sent comme montés du fond d’elle-même. Et Lisbeth y retourne sans cesse, et les ombres appellent son nom, et les ombres exigent qu’elle les suive vers la falaise.

Elle se recroqueville sur le côté, sa salive reflue un goût sucré de chocolat et de cannelle. Ce soir, elle s’en souvient, quelqu’un avait débouché une bouteille de vin mousseux, puis éteint la lumière, elle n’en avait alors pas eu trop de tout son souffle pour rendre à la braise les huit flammes qui s’étaient mises à flotter devant elle. Après elle avait regardé les autres se partager le gâteau, ils avaient chanté son nom, lui avaient souhaitée un joyeux anniversaire. Ses huit ans avaient donné une occasion de joie pour tout le monde, il n’y avait aucune raison de douter. Elle se souvient aussi qu’après les cadeaux et les embrassades, elle avait eu ce besoin irrésistible de se retrouver seule, qu’elle était montée dans sa chambre, qu’elle s’était jetée sur son lit, ce lit où elle avait fait souvent ce même rêve, ces portes qu’elle poussait les unes après les autres pour toujours arriver à la même pièce vide, les murs couverts d’immenses miroirs reflétant son image projetée à l’infini, son dos toujours, de loin en loin, sans pouvoir jamais se regarder en face, la dernière porte enfin où elle se retrouvait figée, balbutiant un mot trop long, imprononçable, comme si quelqu’un était tombé en elle sans parole pour la réveiller. Elle s’était changée. Elle avait enfoui, tout au fond de sa poche, une vieille culotte de satin rose qui appartenait à sa mère et qu’elle avait toujours traînée comme un doudou, dégringolé les escaliers, remonté discrètement le long couloir, puis elle était passée par la porte du jardin sans qu’on s’aperçoive de sa présence, de son départ, de son absence.

Lisbeth porte un dernier regard à la maison de ses parents au haut de la colline et se jette dans le vide.

Laurent

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6 décembre 2007

Et toujours en ficelle

Voici le texte produit par John :

Il y a un pays lointain où il pourrait être.
Il y a une feuille prête, timbrée avec la marque royale.
Il y a la vie éternelle : un bretzel en courbe möbius, qui se mange en infinie.
Il y a, à chaque instant, un acte létal commis en accord avec des lois qu'on ne comprend pas.
Il y a un talus qui cache un univers.
Il y a du beurre aux lucarnes du plateau.
Il y a une décision qui s'est transformée en une hernie.
Il y a une foule en ville qui le traite de nigaud.
Il y a dans cette cathédrale un seul exemple de l'architecture gothique.

5 décembre 2007

marabou en ficelles

Tout le monde est arrivé. Tout le monde est installé. Après l'échange des quelques nouvelles en retard, Natacha nous propose d'écrire un mot au haut d'une feuille blanche. Le principe est de la passer à son voisin de droite qui, lui, se doit de prendre la dernière syllabe du mot pour en proposer un nouveau puis, à son tour, de passer la feuille à son voisin. Enfin vous connaissez tous le principe du marabout. Nous nous arrêtons après un tour de table, avec chacun une liste de mots. Le défi est à présent d'écrire un texte avec ces mots. Nous prenons le temps d'écouter Sébastien lire le poème Il y a d'Apollinaire et, comme lui-même s'était inspiré d'un poème de Rimbaud (Enfance III), nous reprenons cette forme à notre compte pour créer ce qui va suivre :

(Pour le texte d'Ana, je n'ai pas la liste des mots, mais voici :)

Il y a quatre tables vides dans le cartel
Il y a une petite fille en larmes vêtue d'une robe bleuté
Il y a une sereine envie de théoriser sur le cheval blanc de Napoléon
Il y a des restes d’héroïne dans la seringue éclatée
Il y a un manteau ringard troué par une balle que maman tant aimait
Il y a le gardien qui ronfle tout près de ses clés
Il y a des odeurs de mort qui viennent de Dien Bien Phû
Il y a une foule écervelée qui marche les boulevards éventrés de ma tête
Il y a des soldats qui se leurrent en écoutant les bonnes nouvelles occidentales

Ana

élégant – gamberger – gestion – ioniseur – heurté – thérapie – python – tonitruant

Il y a dans ce cimetière un chien élégant qui sur les tombes se recueille tendrement
Il y a dans cette tombe un homme mort à quarante ans pour avoir trop gamberger toute sa vie durant
Il y a dans cette cabine un vieillard mourant qui s'occupe de la gestion des nouveaux arrivants
Il y a dans ce flacon un parfum ioniseur censé lui faire oublier tous ces malheurs
Il y a sur son chemin les pas heurtés de vivants chagrinés
Il y a dans son recueil des paroles annotées comme des thérapies amoncelées
Il y a dans ces mots lus un serpent python qui vous saute à la gorge et vous fout le vertige
Il y a dans le regard de ce chien élégant quelque chose de tonitruant qu'un simple passant dans ce cimetière ne pourrait apprécier
C'est la mort qui l'a dressé.

Amel

galante – tendance – cependant – dentition – ionique – nyctalope – opposition – sioniste – hystérique

Il y a des galantes en cuir qui crissent sur le trottoir

Il y a une tendance aux foules à s’agglomérer en queue de patience

Il y a la pluie cependant que l’on grime les passants

Il y a les dents de dentitions carnassières

Il y a ceux qui prennent le nyctalope pour un papillon de nuit

Il y a l’opposition des mères pour moins de suppositoire

Il y a la lumière qui tombe sur les flaques pour le renversement ionique des photons rares

Il y a des sionistes de la culotte
Il y a l’hystérique en utérus et pour satisfaire tout satyre

Laurent

30 novembre 2007

trois textes en naissance des listes

Donc comme dit, en attendant que d'autres textes me parviennent, je poste ceux que j'ai sous la main. Trois textes écrits à partir de thèmes soulevés par les listes. Deux sont de moi, ils s'attardent sur une description sensorielle de la cigarette et sur l'évocation d'un regard. Le dernier est de Sébastien, il développe sa relation au "théâtre et son double", c'est à dire la vie.

J'entre dans le tabac. Tout de suite j'ouvre le paquet, sensation lisse, bruit crissant du plastique qui se découpe, bruit de déchirement du papier argenté qui s'arrache, parfum du tabac frais, enfin la sensation cotonneuse du filtre sur mes lèvres, une douceur qui tranche au bruit craqué de la pierre qui roule sous mes doigts et du papier qui s'enflamme, crépitement de la braise, rougeoiement de la braise, bleuté du volute, amertume, âcreté blanche de la fumée qui pique la langue, ennuage les poumons, qui entre et sort par ma bouche et mon nez, vertige à peine de la première bouffée.

Silence tendu d'un moment au milieu du bruit d'une rame de métro, la chaleur moite, les corps serrés qui s'ignorent d'être serrés, l'impression d'étouffer avec la respiration rauque d'un fumeur qui vient chauffer mon cou, le petit regard que je viens de lancer vers deux filles qui viennent d'éclater de rire, assises sur les banquettes à ma droite, la gêne qui prend celle qui croise mon regard, son expression de petite fille prise en faute, mais ce regard qui s'incline un moment pour se relever avec un sourire, mais ce sourire qui me fait oublier un instant mon corps moite et serré, mon corps qui sourit et respire parmi les parfums qu'on ne peut pas toucher.

Laurent

La scène supporte ma présence. La scène, cela peut être des planches de bois, craquant sous mon ego, mais c'est aussi le sol plastifié des boîtes de nuit, les tapis des perrons des maisons où je sonne, le parquet de ma chambre, la moquette du premier étage du gratte-ciel où je travaille, ainsi que le support virtuel des mondes du web. Mon show, c'est un peu de folie, d'ailleurs, d'oubli de soi, de transfert de personnalité, mais c'est surtout un don de soi. C'est enfin le test suprême de la tomate. J'aime me mettre en avant pour voir les tomates pleuvoir ou ne pas pleuvoir. Faire mon show, c'est m'intégrer ou me désintégrer, comme une étoile.

Sébastien 

28 novembre 2007

Des mots, des phrases

Voici ce que nous avons réalisé le soir du premier atelier. Il s'agissait de questions-réponses (avec pliage pour ne pas connaître la question posée), de comparaisons où s'ignorait le premier élèment, et enfin de listes répétitives. J'en ai saisi quelques perles. Chaque fois je donne le nom du ou des créateurs :

Alexandre et Laurent :

Tu vois la vie comme les regards sont vides dans les salles d'attente.

Les voitures se croisent phares allumés comme l'envie d'une chose dont on sait d'avance qu'elle restera à jamais inacessible.

Tu es pourtant belle comme les pieds s'écorchent dans les chaussures trop étroites.

Sebastien

J'ai peur de la solitude
J'ai peur des chaussures à pointe des filles
J'ai peur de retourner avec mon ex
J'ai peur de l'ennui
J'ai peur de la folie
J'ai peur d'avoir de plus en plus peur
J'ai peur de casser mon archer
J'ai peur de couper mes ongles trop court et qu'on me coupe la matrice

Sebastien-Sopheap

Pourquoi vous nous regardez dans les yeux pour voir si nous sommes des vrais hommes ? Parce que le roulement de la mer est infini.

Comment va-t-on sortir de ce trou à rats ? En mettant un cinquième pied à ton taboubouret, comme le boîteux a trois béquilles.

Qu'est-ce que c'est que ce numéro de carte bleue qui commencepar "un", se poursuit par "deux" et ainsi de suite jusqu'à "dix-sept" ? C'est la meilleure façon d'arriver jusqu'au bout.

Laurent-Alexandre

Pourquoi l'arbre a-t-il pris des coups de hache ? Parce que ce n'est pas facile d'accepter la vérité quand elle vient d'autrui.

Comment a-t-on pu en arriver là ? En jouant aux échecs sur des patinoires griffées.


Pour moi un texte a pu se dégager des listes écrites ce soir là, le voici :

J’aime les cigarettes qui fument dans les cendriers parce qu’oubliées et sans regards elles se consument encore

J'aime entendre les bruits de pas de quelqu'un que je ne vois pas
J’ai peur de ceux qui dorment les yeux ouverts
J’ai peur de tous les post-it qui couvrent mon bureau
Je pense à la table qui me supporte
Je pense au blanc où se mêle mon noir
Je pense à la lumière qui dessine l’ombre de mon stylo
Je pense au bruit de la bille qui roule et écrase la page
Je pense au frottement de la main sur la page
J’ai peur des malentendus, surtout quand on m’assure que c’est vraiment ce que j’ai voulu dire
J’ai peur de ceux qui savent mieux que moi ce que je pense

J’ai cru le cynique silencieux, calme et arrogant quand il me disait qu’il avait perdu ses dents
J’ai cru enfant à toutes les langues qui tombaient sur moi
J’ai cru à la peau qu’on donnait à ce qui n’avait pas de peau
J’ai cru en l’interminable narration
J’ai cru mon père saoul un soir de nouvel an quand il me disait que le monde était bègue
J’ai vu un enfant se faire tuer à la télé sans que l’image tremble
J’aurais voulu pouvoir vivre de whisky et de cigarettes
J’ai vécu seulement de la manche trois semaines avec des punks dans les rues de Cologne
J’ai vécu le sable qui s’enfonçait sous mes pieds
J’ai vécu la douleur avant la détonation
J’ai vu les regards se pencher pour se relever avec un sourire

J'aime voir le soir tomber dans les jardins devant chez moi
J’aimerais toujours les avalanches

Laurent

Viendront trois textes que j'ai sous la main et qui ont été écrits à partir d'une phrase des listes réalisées ce soir là.

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26 novembre 2007

En attendant nos mots

Il me semble important d'ouvrir ce blog en le mettant sous le parrainage de deux poèmes qui, pour moi, ont toujours exprimé l'essence même de l'élan vital et de l'acte créateur. Ceci n'est pas bien nouveau, il faut l'avouer, l'un a été écrit au 19° siècle par un jeune poète de 19 ans originaire de Charleville, l'autre en 1936 par un poète à la carrure de rugbyman, déjà en questionnement avec le surréalisme vieillissant de cette époque :

    Tu en es encore à la tentation d'Antoine. L'ébat du zèle écourté, les tics d'orgueil puéril, l'affaissement et l'effroi.

     Mais tu te mettras à ce travail : toutes les possibilités harmoniques et architecturales s'émouvront autour de ton siège. Des êtres parfaits, imprévus, s'offriront à tes expériences. Dans tes environs affluera rêveusement la curiosité d'anciennes foules et de luxes oisifs. Ta mémoire et tes sens ne seront que la nourriture de ton impulsion créatrice. Quant au monde, quand tu sortiras, que sera-t-il devenu ? En tout cas, rien des apparences actuelles.

Arthur Rimbaud, Illuminations, Jeunesse, IV

tu es pressé d'écrire
comme si tu étais en retard sur la vie
s'il en est ainsi fais cortège à tes sources
hâte-toi
hâte-toi de transmettre
ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance
effectivement tu es en retard sur la vie
la vie inexprimable
la seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t'unir
celle qui t'es refusée chaque jour par les êtres et par les choses
dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
au bout de combats sans merci
hors d'elle tout n'est qu'agonie soumise fin grossière
si tu rencontres la mort durant ton labeur
reçois-là comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride
en t'inclinant
si tu veux rire
offre ta soumission
jamais tes armes
tu as été créé pour des moments peu communs
modifie-toi disparais sans regret
au gré de la rigueur suave
quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit
sans interruption
sans égarement

essaime la poussière
nul ne décèlera votre union.

René Char, Moulin Premier, Commune Présence, II

J'aurais pu vous parler aussi d'Antonin Artaud ou de Jacques Dupin. Cela viendra plus tard.

Voilà qui je l'espère sera de bonne augure.

23 novembre 2007

Petite présentation

L'imaginaire collectif est un projet d'ateliers multidisciplinaires né cette année, qui allie l'écriture, la musique et les arts plastiques. Son intention est d'amener et d'accompagner chaque membre à la création collective d'un objet final qui prendra la forme d'un disque et d'un livret illustré.

Depuis plusieurs semaines déjà nous nous réunissons tous les Jeudis soirs à la Maison de Quartier du Vieux Lille pour des séances d'écriture et de mise en voix, animées par Natacha Coquelet et Alexandre Brouillard. La semaine dernière, il nous est venu l'idée de mettre en ligne les textes produits pendant ces soirées pour que tout le monde puisse garder une trace du travail de chacun. C'est ce qui va suivre, avec l'envoi régulier des textes tapés par le collectif et l'indication des propositions d'écriture qui sont à l'origine de ces textes.

Quant à moi, j'essaierai de communiquer toutes les infos sorties : ciné, théâtre, spectacles, des trucs qui donnent envie, des trucs qui ont plu, à moi, aux membres du groupe, ainsi que certaines lectures et musiques du moment. Je posterai aussi parfois des poèmes, sans préférence de style, qui ont pu me, nous toucher.   

Bonne lecture.

                                                                                                                         Laurent B.

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